Tuesday 19 December 2006

liberation mene une petite recherche sur les origines juives de sarkozy

voici, dans la tradition des annees 30, un article de liberation en 2006 presentant une recherche genealogique sur les origines juives de sarkozy, ainsi que des preuves pour le soutien qui lui accorde la communaute juive mondiale. tout cela en pleine campagne electorale, sur fond des reticences bien connues des francais pour un president juif, sachant quelle est l'importance de chaque voix dans une course presidentielle serree.

...en 1966, (50%)la moitié des Français excluaient l’élection d’un président de la République juif, ils étaient moins d’un sur dix (10%)en 2001. (Nonna Mayer, « La France n’est pas antisémite », Le Monde, 4 avril 2002).

selon un sondage ipsos réalisée pour l'association graines de citoyens en 2006, 29% de jeunes ont prononcé leur réticences pour un president juif en france. Sondage réalisé par internet du 23 au 30 novembre auprès d'un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans, représentatif de la population française.(yahoo afp, 19 décembre 2006)


PRESIDENTIELLE
Sarkozy, «candidat naturel des électeurs juifs»
En France comme en Israël, le ministre de l'Intérieur met en avant sa lutte contre l'antisémitisme.
Par Antoine GUIRAL
Liberation, 4 décembre 2006
Il y a deux ans tout juste, Nicolas Sarkozy débarquait aux côtés de son épouse Cécilia pour une visite de quarante-huit heures en Israël. Déjà tout entier tourné vers son rêve élyséen, le tout nouveau patron de l'UMP d'alors (sans fonction ministérielle) était venu recevoir, avec des fastes dignes d'un chef d'Etat, la bénédiction des plus hautes autorités du pays, toutes sensibilités politiques confondues. Le message de Nicolas Sarkozy était simple : s'il est élu à l'Elysée, ce sera la fin du dogme gaulliste de «la politique arabe de la France» .
Rupture. A sa sortie d'un entretien avec Ariel Sharon, le Premier ministre israélien de l'époque lui avait publiquement lancé : «Je suis certain que vous avez bien conscience de faire partie de nos amis.» Une petite phrase destinée à montrer que Sarkozy, à ses yeux, incarnait bien une vraie rupture avec Jacques Chirac. Même le dirigeant travailliste et prix Nobel de la paix Shimon Peres avait jugé «très important» de rencontrer le futur candidat de l'UMP à la présidentielle, estimant qu'à travers lui, il «faut regarder l'avenir» . En Israël, Nicolas Sarkozy était également venu tirer les dividendes de sa politique menée au ministère de l'Intérieur après une série d'actes antisémites auxquels la gauche, sous Lionel Jospin, n'avait pas su répondre avec force. De même, il entendait montrer à la communauté juive française, qu'il travaille avec un soin tout particulier depuis le début de sa carrière, qu'Israël misait vraiment sur lui pour tourner une page de ses si complexes relations avec la France. Lors de ce voyage, il confiait à Libération , depuis l'esplanade des mosquées, vouloir «bien évidemment se rendre très bientôt dans les territoires palestiniens» . Il avançait la date de «février ou mars 2005» . Il ne s'y est finalement jamais rendu.
Aujourd'hui, les sarkozystes sont persuadés que, très majoritairement, le vote juif, si tant est qu'il existe, leur est acquis. Dans le quotidien israélien Haaretz , le ministre de l'Aménagement du territoire, Christian Estrosi, assurait, fin novembre, que «Sarkozy est le candidat naturel des électeurs juifs» . Pour enfoncer le clou et marquer les esprits chez les juifs français, François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, a insisté ce week-end sur les «fautes» de Ségolène Royal au Proche-Orient (lire page 2). Il a dénoncé sa rencontre «avec un membre du Hezbollah, organisation qui prône la destruction d'Israël, qui a provoqué et mené la guerre contre Israël» . De même, il a rappelé à propos du Hamas (que Royal a hésité à rencontrer) qu'il s'agit d'une «organisation terroriste, qui appelle à la destruction d'Israël et qui retient en outre un otage franco-israélien, le jeune Gilad Schalit» .
Hyperréactif. Catholique qui laisse volontiers rappeler que sa mère est originaire (de par son père) d'une famille juive de Salonique, Nicolas Sarkozy est une «véritable star chez les juifs de France» , a coutume de dire Patrick Gaubert, député européen UMP et président de la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme). La mairie de Neuilly a été pour lui un formidable point d'ancrage pour tisser des liens solides avec la communauté. Jamais il ne rate une fête à la synagogue ni la célébration de mariages civils de couples juifs dont les familles sont influentes. Au dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), il est systématiquement acclamé, y compris par des sympathisants de Hachomer Hatzaïr, organisation sioniste classée à gauche. Depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur, il s'est montré hyperréactif après chaque acte antisémite, n'hésitant pas à se rendre sous l'oeil des caméras au chevet des victimes. A chaque fois, il a multiplié les déclarations chocs en promettant par exemple «la double tolérance zéro en matière d'antisémitisme et de racisme» . Il a par ailleurs reçu des dizaines de présidents d'associations juives de province à son ministère en leur assurant que leur communauté serait tout particulièrement protégée. En 2003, le centre Simon-Wiesenthal lui a remis son prix. Et David Harris, directeur du très influent American Jewish Committee, qui l'a reçu aux Etats Unis en 2004, voit en Sarkozy «un homme de charisme, de vision, de courage, de dynamisme» . Bref, comme le dit un membre de sa garde rapprochée, «côté juif, il est blindé» .

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