Friday 23 February 2007

Le Parlement européen subventionne une brochure antisémite


Vous voulez tout savoir sur la «civilisation juive»? Sur les «différences biologiques» entre les juifs et les «gentils» ? Sur le choix volontaire de la ghettoïsation qu’aurait fait un «peuple» qui désire ne pas se fondre dans la masse? Sur l’impossibilité de cohabiter avec la «civilisation juive» en Europe ? Lisez le petit livre –en anglais- intitulé «Civilisations at war in Europe» que vient de publier, avec les fonds du Parlement de Strasbourg, le député européen Maciej Giertych, l’un des leaders de la Ligue des familles polonaises (LPR). En couverture, une photo de l’auteur et, en bonne place, le logo du Parlement européen, obligatoire pour toutes les publications qu’il finance.

Ce chef d’œuvre d’antisémitisme a été présenté, hier, à Strasbourg, par son auteur, plutôt fier de son coup. La lecture de cet opuscule ramène directement à l’avant-guerre, lorsque l’antisémitisme était une opinion comme une autre. Maciej Giertych –dont le fils Roman, président de la LPR, est vice-Premier ministre et ministre de l’éducation du gouvernement polonais- explique comment les juifs, qui n’ont pas de caractères raciaux distinctifs (on peut les confondre avec des Polonais, souligne l’auteur), passent d’un pays à l’autre et adoptent la langue locale tout en refusant de se fondre dans le pays d’accueil. Le «peuple élu» préfère rester entre lui, dans des ghettos :«by their own will, they prefer to live a separate life, in apartheid from the surrounding communities. They form their own communes (kahals), they govern themselves by their own rules and they take care to maintain also a spatial separatness. They form the ghettos themselves (…) It was only Hitler’s germany that created the concept of forced separation, of a closed ghetto from which Jews were not allowed to leave».

Mieux : si les juifs ne sont pas une race, «the fact that they stick to their own community, their own civilisation, their own separatness, results in biological difference developing». Bref, on ne peut pas les reconnaître mais en faisant un petit effort, on peut y arriver. Giertych, pour bien nous faire comprendre que les juifs sont partout et toujours prêts à trahir leur pays au profit de leur peuple, explique que, lors des guerres, les juifs sont présents dans les deux camps, évidemment. Mais le juif qui appartient au camp des vainqueurs veille à ce que le juif appartenant au camp des vaincus soit bien traité. «This is a mode of survival they have developed living among the gentiles». Les juifs s’aident entre eux parce qu’ils sont juifs alors que «nous», les chrétiens, nous nous battons pour nos valeurs et nos idées. Conclusion : «this clearly demonstrates that no middle ground is possible on issues differentiating civilisations».

Cette littérature puante d’une autre époque a pris par surprise le nouveau président du Parlement européen, le chrétien-démocrate allemand, Hans-Gert Pöttering. Certes, «c’est contraire aux valeurs de l’Europe», mais il n’est pas sur que le Parlement puisse faire quelque chose. Etonnant.
(Jean Quatremer, bruxelles.blogs.liberation.fr, 15.02.2007)

Controverses - les Alterjuifs

Media-Ratings vous recomade le numéro 4 de la revue Controverses consacré aux Alterjuifs, publiée aux éditions de l’Eclat...

Le néologisme « alterjuifs » est fondé sur le même modèle que celui des altermondialistes. Au départ, ces derniers étaient des antimondialistes. Par une pirouette sémantique et marketing, les partisans de José Bové sont passés de «l’anti» à «l’alter», l’autre étant par essence plus positif que celui qui s’oppose.

On y trouvera l’analyse des discours trompeurs de certaines personnalités qui occupent l’espace médiatique français. On notera qu’ils sont souvent invités dans les médias pour tenir le rôle du juif de circonstance afin de conforter les prises de position de la diplomatie et des medias français...

On pourrait penser que les alterjuifs sont un problème pour les seuls juifs de France ou d’ailleurs. Ce serait méconnaître le poids que cette mouvance a acquis dans les médias français. Ils sont devenus incontournables et irriguent la France de leur idéologie qui l’a conduite dans l’impasse dans laquelle elle se trouve...

Voici les titres de certains chapitres de la revue Controverses :

- « La haine de soi juive et la quête de la normalité »

- « Théo Klein ou l’apothéose de la raison borgne »

- « Edgar Morin : le penseur de la « complexité » en flagrant délit de simplisme »

- « Rony Brauman et la ferveur idéologique »

- « Jean Daniel ou le « malgré nous » du judaïsme »

- « Michel Warshawski : s’identifier à l’ennemi d’Israël »

- « Gisèle Halimi : la révolte et la plainte »

- « Esther Benbassa : hasard et nécessité médiatique »

- « Guy Sorman et le souhait d’un « monde sans Juifs » »

- « Brève histoire de la faillite des intellectuels juifs modernes »

- « De l’idéologie anti-diasporique à l’antisémitisme juif »


Bien évidemment, vous pouvez compter sur les médias français pour ne pas donner à cet ouvrage la large publicité qu’il mérite.

Pour trouver la librairie où vous pourrez trouver Controverses:
http://www.lyber-eclat.net/libraire/libraires.html

L’éditeur : infos@lyber-eclat.net ou au 01 45 77 04 04.

(www.m-r.fr, 21.02.2007)