Le Liban restera honteux

J’observe les évènements des deux côtés.

Le Liban célèbre la « victoire ». Les chefs de l’Etat et du Hezbollah souhaitent la bienvenue à Samir Kuntar, un assassin qui a fracassé le crâne d’une petite fille de 4 ans, Einat, à mains nues, avec la crosse de son fusil, et a tué son père de sang froid sans ne jamais exprimer aucuns regrets.

En Israël, toute une nation est en pleurs. Une nation à l’unisson des familles Goldwasser et Regev.

Israël a payé le prix fort pour ramener deux soldats tombés, Udi et Eldad. Nous voulions que ces frères d’armes reposent à la maison, avec nous, embrassés par la nation tout entière.

Ostensiblement, les médias montrent où la tristesse et la joie se trouvent. De quel côté est la victoire morale et de quel côté est la défaite des valeurs humaines ? Du côté de ceux qui acclament un terrible meurtrier ou de celui d’une nation qui allume des bougies pour rappeler la mémoire de deux de ses plus braves soldats, tombés en défendant leur patrie ?

La réponse est claire. La justice réside du coté d’Israël. La justice est la vraie nature de la dignité humaine.

Puissent les assassins ne plus jamais se réjouir. Puisse l’esprit des défenseurs d’une guerre juste et des valeurs morales, rester fier.

Le Liban restera honteux. Une honte où ce pays ose aujourd’hui puiser sa fierté. Nous nous inclinerons devant la mémoire des valeureux qui sont tombés et nous conserverons notre droiture, en accord avec celle d’une nation dont la morale est le principe directeur.
(Discours du Président d'Israel Shimon Pérès, juillet 2008)