Monday 5 May 2008

Le comportement d'un sous prefet en France

Selon son récit, Pierre-Damien Kitenge (un vigile) avait été appelé samedi dernier par un caissier du magasin Carrefour de Bercy 2, dans le Val-de-Marne, pour les vérifications d'usage d'un paiement par chèque effectué par Gautier Béranger (un sous-préfet).

"Quand le caissier m'a appelé, il m'a tendu le chèque et la pièce d'identité du client. Aussitôt le client a pété un câble. 'Qu'est-ce que c'est cette histoire, sale noir, vous n'avez pas à toucher mes papiers. Vous ne savez pas à qui vous avez à faire. Vous pouvez mettre une croix sur votre carrière. Retournez chez vous, je vais vous prouver qui je suis', a-t-il raconté sur RTL.

"J'ai gardé mon sang froid. J'ai dit 'Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes' et là il a mis sa main dans la poche, il a sorti une carte de visite, il m'a montré la carte sur laquelle il est marqué 'Directeur du cabinet, ministère de l'Intégration, identité nationale'", a-t-il poursuivi.

"Il m'a dit 'Vous allez voir Monsieur, vous allez vous trouver au chômage avec toute votre famille. Vous ignorez qui je suis, je suis un homme influent et je vais voir le directeur du magasin'".

En revanche, selon Gautier Béranger, la procédure de vérification d'identité en vue d'un paiement par chèque supérieur à 250 euros "n'a donné lieu à aucune difficulté particulière." Il reconnait cependant que le chef de sécurité du magasin a pris connaissance de sa carte de visite sur laquelle sont indiquées ses coordonnées au ministère.

"Si ces faits s'avèrent exacts, ce qui au vu des témoignages est plus que probable, il n'est pas possible d'envisager le maintien de ce fonctionnaire dans ses attributions actuelles", a déclaré Dominique Sopo le présidentde SOS Racisme dans un communiqué.

(Reuters 02.05.2008)

Pierre-Damien Kitenge a fait état d'un climat tendu autour de cette affaire, évoquant des pressions de la direction du magasin pour qu'il retire sa plainte et que des employés présents ne témoignent pas en sa faveur. Il a aussi fait état de "trois ou quatre" appels anonymes de menaces et d'un courrier en recommandé de son employeur.
(AFP 02.05.2008)

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