Monday, 29 December 2008

Un continent à la dérive de sénilité, de déclin et de renoncement à être

Comme on pouvait s’y attendre, l’action défensive menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a fait pousser des cris d’orfraie à l’ensemble du monde musulman. Agresser Israël, c’est normal, n’est-ce pas ? Qu’Israël réagisse, c’est scandaleux. Et que la réaction soit précise, intelligente et efficace est plus scandaleux encore.

Le jour où, dans le monde musulman, on raisonnera de façon logique, en discernant qu’agresser quelqu’un peut conduire ce quelqu’un à répondre à l’agression, ce sera une avancée vers davantage de salubrité mentale.
Le jour où, dans ce même monde musulman, on comprendra que précision, intelligence et efficacité sont l’apanage des sociétés ouvertes et créatrices, l’avancée vers la salubrité mentale sera plus nette encore.
Et le jour où l’on parviendra à y parler de liberté, de démocratie, d’économie d’entreprise, de tolérance, on pourra espérer que cette vaste zone de la planète, aujourd’hui inquiétante et sinistrée, pourra sortir de l’ornière.
Ce qui était attendu aussi, c’étaient les réactions des hommes politiques et des médias européens et, sans qu’on trouve dans ces réactions les excès délirants des cris d’orfraie du monde arabe, on ne peut que noter avec préoccupation des proximités et des similitudes.

On oublie, en Europe, les milliers de missiles et de roquettes tirées depuis Gaza contre Israël et les dégâts matériels et humains ainsi causés, mais on parle de « violence » israélienne : ce serait risible si ce n’était tragique.
On ferme les yeux sur les vociférations sanguinaires des dirigeants du Hamas et sur les foules qu’ils galvanisent, et on présente les Palestiniens de Gaza, miliciens compris, comme des victimes innocentes.
On feint même de ne pas savoir que le Hamas utilise la population civile comme bouclier humain pour mieux incriminer Israël.
On parle de mosquées détruites sans dire que celles-ci servaient à entreposer des armes et des explosifs.
On parle de la fermeture des frontières entre Israël et Gaza depuis des mois en inversant les causes et les effets et en ne disant pas que si Gaza était un havre de paix et de douceur, les frontières seraient depuis longtemps ouvertes.
Nul ne pose la question de savoir pourquoi des Arabes peuvent vivre en Israël, mais pourquoi les Juifs sont interdits de séjour dans la quasi-totalité des terres arabes, et tout particulièrement dans des lieux comme Gaza.
Nul ne reprend les informations disponibles, preuves à l’appui, sur de nombreux sites israéliens.
Il y a là l’effet d’une propagande, inlassablement distillée et relayée, qui colporte des expressions porteuses de réflexes conditionnés.

Selon les médias européens, les implantations juives à Gaza étaient des « colonies », tout comme le sont aujourd’hui les implantations juives en Judée et Samarie.

Selon les mêmes médias, il y a des territoires « occupés » par Israël, et sans doute, pour certains, est-ce l’ensemble du territoire d’Israël qui est « occupé ».

Gaza est soumis à un « blocus », et il n’y a aucune raison de surveiller de très près les actions et les activités d’import-export de gens qui parlent à longueur de journée du génocide qu’ils rêvent de perpétrer.

La liste pourrait encore être très longue.

Des journalistes scrupuleux pourraient examiner minutieusement les faits : ce serait un peu plus long, bien sûr, que de reprendre le "prêt-à-penser" élaboré par la machine de guerre psychologique totalitaire du Hamas et de l’Autorité palestinienne. Au point où nous en sommes, en Europe, cela pourrait même être dangereux : certains journaux ont fermé préventivement l’espace commentaire situé sous les articles qu’ils mettent en ligne. C’est en lisant les commentaires publiés sur les sites des journaux qui n’ont pas procédé à cette fermeture que l’on comprend : des jets de bile et des propos qui frôlent le pire antisémitisme reviennent de manière récurrente.

Si les journalistes ne font pas leur travail, au moins les hommes politiques pourraient-ils sauver l’honneur, mais ce n’est pas le cas. Le « réalisme » pousse à se dire qu’Israël est un petit pays, alors que le monde musulman est beaucoup plus vaste, a du pétrole à vendre et des devises pour acheter. Il pousse aussi, ce réalisme, à songer au poids croissant des populations musulmanes en Europe, et au fait que celles-ci ont des « sensibilités » qui les incitent, parfois, à réagir à Paris, à Bruxelles ou à Londres, comme on réagit à Ramallah, à Damas ou au Caire.

A quoi cela nous mène-t-il ? A penser que, lorsque un auteur tel que Walter Laqueur se proposait, voici quelques mois, de rédiger une épitaphe pour un continent à la dérive et perclus de sénilité, de déclin et de renoncement à être, il n’avait pas tort.

Heureusement pour le peuple israélien, l’Etat d’Israël peut encore compter sur les Etats-Unis pour incarner une certaine idée de la dignité et de l’éthique. Espérons que cela durera, après l’arrivée prochaine d’Obama à la Maison Blanche.

Guy Millière

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