Saturday, 16 February 2008
Incitation à la haine d’un peuple dans les bibliotheques de la mairie de Paris
voici des extraits de ce roman offert dans les sections jeunesse des bibliotheques de la mairie de Paris en 2008:
Page 24, Gamal commet un attentat-suicide :
- « ...Voilà, Gamal, il a grandi comme ça, sans la possibilité de choisir (...) et puis tout le monde savait que ça arriverait, tout le monde le savait, c’était comme ça (...) il s’approcha d’une base de soldats israéliens, il se fit fouiller, et puis à un moment donné la bombe explosa, son torse se fragmenta en grumeaux, morceaux, fragments de chair, son corps explosa, il fit sauter à lui tout seul toute une zone de contrôle israélienne, cinq soldats moururent, en même temps que lui, cinq, et vu les centaines qu’il y avait partout on se demandait pourquoi, au fond, pourquoi foutre sa propre vie en l’air pour n’en tuer que cinq, des ennemis, c’est un nombre insignifiant...» (...) Tu nous manqueras, tu es courageux, vraiment je parle sérieusement, je ne sais pas si j’arriverais à le faire, nous nous souviendrons tous de toi, nous vaincrons, nous vaincrons aussi, grâce à toi, que D-ieu soit avec toi, et ils l’avaient laissé partir... »
Page 35 : Le père est abattu, de sang froid, par les soldats israéliens
- «Il vit son père étendu à terre et tous regardaient, et le sang souillait la place, le Coran taché et jeté à terre, ouvert, avec sa couverture brisée. Son père à terre, tout ce sang. Il était arrivé en paix, avec le Coran, il avait commencé à réciter des versets, condamnant les soldats, condamnant leur violence et leur brutalité (...) Les soldats, de plus en plus inquiets, puis épouvantés [???], Fahti avait agité le bras vers eux, les accusant de crimes de sang, de crimes de foi (...) c’était au fond un vieillard, il ne faisait que réciter des versets, mais ils étaient intervenus et finalement ils avaient tiré sur lui.»
Page 44 : Les soldats israéliens pénètrent dans une mosquée
- «Ils étaient carrément entrés avec leurs godillots laissant sur la moquette de prière immaculée boue et poussière (...) le soldat le plus arrogant, en un éclair, d’un geste presque mécanique, du geste de qui est habitué à sortir son fusil, à tirer, à tuer, d’un geste presque mécanique, mécanique, fit feu... »
Page 49 : Un autre jeune qui lance une pierre est à son tour abattu:
- «une femme sortit, à découvert et s’élança vers son fils, vers le corps désarmé étendu à terre, pleurant, hurlant, sanglotant : ebni, ebni ! mon fils, mon fils ! Et au moment où les soldats la virent se jeter en avant, ils firent feu, tous les quatre, et la femme s’écroula à terre et le sang se mit à jaillir...»
Page 57 : L’histoire de Gihad et Riham, deux adolescents palestiniens :
- «La famille de Gihad et de Riham, les parents et les petits jumeaux de quatre mois, avait été exterminée lorsqu’ils étaient encore enfants. Ce jour-là, les chars entrèrent dans le village et les soldats tirèrent sur toutes les personnes qu’ils trouvèrent, femmes, vieillards, enfants, ils entrèrent dans toutes les maisons, à quelques-unes ils mirent le feu alors que les familles étaient à l’intérieur, dans d’autres ils violèrent les femmes, volèrent l’argent et détruisirent tout, ils frappèrent les vieux et brisèrent les os des enfants, sans toutefois les tuer, pour que les gens puissent vivre longtemps avec des enfants, des garçons qui grandissaient invalides et qui étaient un poids pour les familles, pour que les gens en viennent à haïr ces petits enfants, ces garçons, qui un jour ne pourraient même pas défendre leur famille dans une Intifada ... »
Page 64 : Riham s’exclame :
- «Cette guerre est notre plaie (...) Bon sang, il n’y a pas moyen d’arrêter les pécheurs, les juifs ? Ils nous tuent tous, pourquoi ? »
Page 76 : Ramy, le médecin chrétien de l’hôpital :
- «Je sais Mohamad. Des scènes comme ça, j’en vois tous les jours: à l’hôpital, et puis quand je rentre chez moi, parce que mes nuits sont peuplées de cauchemars... Ces israéliens sont des brutes, des brutes, il faudrait les tuer tous!».
Mohamad, un adulte, réplique : - «Je m’en fous de la paix, la paix elle est irréalisable maintenant! Ils veulent nous exterminer tous, la voilà la vérité, alors ça me déplait pour Arafat, mais je dois faire quelque chose. Les juifs sont tranquilles dans leurs maisons et nous au contraire on a des hôpitaux pleins de gens qui meurent, et des villages détruits, des vieux frappés et des femmes violées."
Page 77, Mohamad poursuit :
- «Pourquoi nous font-ils ça ? C’est un peuple maudit, je te le dis Ramy, c’est un peuple maudit : ils ont tellement souffert mais maintenant ils veulent nous faire payer ce qui leur est arrivé (...) Pourquoi continuent-ils à se mettre du sang sur les mains ? »
Page 86, Ibrahim :
- «Nous l’avons essayée cent fois la voie du dialogue, et cent fois, ils n’ont pas respecté les accords, ils ont fait ce qu’ils voulaient, en s’opposant au monde entier (...) Chercher la voie du dialogue maintenant, ça reviendrait à se rendre à leurs brimades et à se soumettre à leur volonté.»
Pages 127, à propos d’Ibrahim :
- Parfois, quand sa haine envers l’ennemi devenait aiguë, presque violente, il prenait le Coran entre ses mains et prêchait à ses amis : «Ô fils d’Israël, rappelez-vous les faveurs dont je vous ai comblés et de quelle façon je vous ai préférés aux autres peuples du monde.» (Sourate II, Al-Baqara). Il les a libérés et sauvés et c’est comme ça qu’ils le remercient ? En tuant ses fils ? Mais ce sont des pécheurs !»
Pages 165-166, Ibrahim assiste à une manifestation de gamins portant des banderoles à la gloire du djihad : "Un enfant dont on tue les parents sous ses yeux sera toujours tourmenté par la soif de vengeance, il sera tourmenté par la haine (...) il en sera tourmenté et ne pourra que se convertir à une vie de haine"
Page 180, l’épisode de Mohamed Al Dura :
- « Je pense au 3 septembre de l’année passée, quand ce gosse Mohamed Aldorra a été tué, et quand on l’a interviewé, le soldat qui a tué le petit a dit qu’il avait gardé le père en vie pour le faire souffrir, c’est ce qu’il a dit, j’ai gardé le père en vie pour le faire souffrir»
Page 199, fin du roman. A propos d’Ibrahim :
- « il hait, il hait (...) il hait les soldats, il hait chaque israélien qui vit à la surface de la terre, c’est une haine inconditionnelle, irrationnelle qu’on ne peut expliquer, justifier, mais non plus critiquer».
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Le Directeur Général de l'editions Flammarion qui a edité ce roman est Frédéric Morel.
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