"La politique de paix de Jacques Chirac et son souci de maintenir de bonnes relations avec les peuples arabes ont servi la cohésion nationale. Le refus de s'engager en Irak a rendu des centaines de milliers de Maghrébins fiers d'être français. Et, de manière collatérale, cette position nous a protégés des attentats, contrairement à ce qui s'est passé en Angleterre ou en Espagne. Or, quand j'entends que la France ne rejette pas l'éventualité d'une guerre contre l'Iran, je tremble vraiment pour les conséquences que cela peut avoir chez nous. Si le pays s'engage avec les Américains dans une guerre loin d'être légitime, cela serait une cause de décrochage supplémentaire d'une partie de la population française. Ce serait traiter par le mépris la sensibilité de millions de citoyens."
"Il faut poursuivre et punir les quelques personnes sans limites qui se conduisent comme des meurtriers en tirant sur les policiers, mais il ne faut pas entrer dans une logique qui transformera nos banlieues en scènes de bataille. Utiliser des hélicoptères pour survoler les cités, c'est transposer, en France, des techniques qui, ailleurs, notamment à Gaza et en Irak, sont des moyens de guerre. Parce que quelques centaines de jeunes en souffrance se révoltent pour des raisons qui peuvent se comprendre, le pouvoir politique croit nécessaire de répondre par des méthodes quasi militaires. Prochainement, il y aura l'utilisation de drones, ces engins volants sans pilote, pour surveiller nos banlieues. Or les drones sont une invention des Allemands au début de la seconde guerre mondiale, qui a été utilisée ensuite par les Américains lors de la guerre du Vietnam, et qui est très utilisée par l'armée israélienne pour espionner les Palestiniens des territoires occupés!"
(Christian Delorme - prêtre dans la banlieue lyonnaise, initiateur de la Marche pour l'égalité en 1983 et ex-membre du Haut conseil à l'intégration, Trente ans de désespérance en banlieue, lemonde.fr 08.12.07)
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