Friday, 21 December 2007

L' erreur de jeunesse de robert hersant

ROBERT HERSANT, le patron du principal groupe de presse français, dont le titre fleuron est « le Figaro », est décédé à son domicile en 1996 à l’âge de 76 ans.

Né le 31 janvier 1920 à Vertou (Loire-Atlantique), d’un père capitaine au long court, Robert Hersant commence à tracer son sillon en juillet 1940, en peine débâcle.

Il diffuse à Paris « le Pilori », journal collaborationniste et antisémite subventionné par la Kommandantur, n’hésitant pas à faire le coup de poing contre les commerçants juifs rencontrés en chemin. En 1941-1942, il crée à Brévannes (Val-de-Marne) ce qui sera le principal camp vichyste d’enbrigadement de la jeunesse en région parisienne. Ce centre reçoit d’ailleurs le nom de Maréchal Pétain. En 1947, Robert Hersant sera condamné à dix ans d’«indignité nationale». Il en sera relevé par l’amnistie de 1952. Robert Hersant parlera plus tard de ses activités de cette période comme d’une «erreur de jeunesse».

Après la guerre, il fonde un annuaire professionnel de la réparation automobile, rachète un mensuel professionnel, «le Quincaillier», puis fonde, en 1950, «l’Auto-Journal». Les affaires marchent: il rachète «Semaine du monde» à Marcel Dassault en 1953.

En 1956, il est élu député (puis invalidé) sur une liste radical-socialiste. En 1958, il se retrouve député gaulliste, puis en 1967 sous l’étiquette de la FGDS (Fédération de la gauche démocrate et socialiste), dont le président est François Mitterrand. C’est à cette période qu’il rachète « Nord-Matin », quotidien issu de la Résistance, à la fédération SFIO du Nord. En 1972, c’est « Paris-Normandie », autre quotidien né de la clandestinité, qui passe sous sa coupe.

En 1975, «le Figaro» ; «France-Soir» et « Nord éclair » l’année suivante ; puis «l’Aurore»… En 1977, toujours député de l’Oise, mais désormais giscardien.

Sur plainte de syndicats de journalistes, Robert Hersant est inculpé pour infraction à l’ordonnance du 26 août 1944, qui limite la concentration de la presse. Cette inculpation sera maintenue durant huit années sans jamais déboucher sur le moindre procès. Les gouvernements changent, Robert Hersant étend toujours plus son contrôle : «le Dauphiné libéré», en 1982 ; «le Progrès» et «l’Union de Reims», en 1985-1986…

On estime qu’il « tient » alors 40% de la diffusion totale des quotidiens français. On l’a retrouvé dans le capital de La Cinq. Son groupe possède également régies publicitaires et imprimeries ultramodernes comme celle de Roissy-Print, installée dans la zone Roissy.

Son empire tentaculaire emploierait huit mille salariés et le chiffre d’affaire atteindrait les 6 milliards de francs. Les résultats financiers n’en ont jamais été publiés.

Depuis plusieurs années, selon une rumeur insistante, le groupe ne tiendrait que grâce à un appui massif des banques et de la bienveillance des gouvernements successifs.
(MARC BLACHERE www.humanite.fr 22.04.1996)

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un autre ouvrages sur Robert Hersant:
Citizen Hersant. De Pétain à Mitterrand, histoire d'un empereur de la presse. Seuil (L'Epreuve des faits), (1998), de Patrick & Philippe Chastenet.

1 comment:

Anonymous said...

Vous avez complètement raison de parler de ce problème
Merci