Victimes
(Laurent Joffrin, Liberation 29.12.08)
Cruel et disproportionné. Comment qualifier autrement le raid massif de l’aviation israélienne à Gaza, d’autant qu’il sera probablement suivi d’opérations terrestres également brutales ? Certes, aucun gouvernement ne peut laisser sa population sous le feu des roquettes ennemies sans répliquer. Certes, comme l’a déclaré le président palestinien Abbas, les dirigeants du Hamas ont organisé en connaissance de cause les attaques de roquettes Qassam sur les civils israéliens du sud du pays, sachant bien qu’ils s’attireraient une riposte militaire. Mais les bombardements entamés samedi par Israël, les plus sanglants depuis des décennies, ont causé des pertes humaines plus de cent fois supérieures à celles subies depuis la fin de la trêve. Même si la majorité des victimes appartiennent aux forces de sécurité du Hamas, ces frappes destructrices tuent et blessent de nombreux civils, dont un nombre encore indéterminé d’enfants. On a raison de dénoncer les attaques contre les populations; mais on court le risque de perdre sa supériorité morale quand on recourt aux mêmes méthodes meurtrières. D’autant que le résultat de ces actions - l’expérience de la guerre précédente au Liban le montre - est rarement à la hauteur des espérances israéliennes. Une fois le sang versé, il faudra reprendre les discussions où elles en sont aujourd’hui : négocier une nouvelle trêve avec le Hamas, qui exerce un pouvoir de fer à Gaza, mais qui a aussi gagné les élections palestiniennes. Plusieurs médiateurs se sont proposés. Hors de cette discussion, il n’y a qu’une seule perspective : la mort, la mort toujours recommencée.
Friday, 2 January 2009
Un chef-d'œuvre d'une confusion morale
Libellés :
gaza,
hamas,
israel,
laurent joffrin,
liberation,
medias,
morale
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment